Les coopératives : du berceau au tombeau - Chroniques | Coopérative funéraire du Fjord

Les coopératives : du berceau au tombeau

Tout au long d'une vie, différents besoins sont à combler, plusieurs défis sont à relever, certains plus facilement que d'autres. Le « vivre ensemble » qu'implique notre présence sur terre n'est pas toujours évident, mais la coopération est sans aucun doute une avenue qui permet de travailler à un mieux-être collectif.

Depuis plus d'un siècle, les coopératives sont présentes autour de nous. Elles persistent dans le temps et ont un taux de survie trois fois plus élevé que toute autre forme d'entreprise. Au Québec, environ 70 % de la population est membre d'une coopérative. On les retrouve dans plusieurs secteurs d'activités. Outre la Caisse populaire Desjardins, saurions-nous les reconnaître et en tirer profit dans notre quotidien? Ce n'est pas certain. Et pourtant, de multiples occasions s'y prêtent, du berceau au tombeau...

Déjà, avant même de faire ses premiers pas, Thomas, le petit dernier, aura sans doute besoin d'une garderie. La Coopérative Enfance Famille propose un système central pour gérer les listes d'attente de 162 services de garde qui en sont membres à Montréal, en Mauricie et au Centre-du-Québec. L'accès aux parents à un guichet unique aura ainsi pour effet d'accélérer leur démarche, et ce, gratuitement. Bientôt, Thomas aura trouvé chaussure à son pied.

Puis, avant même qu'il ne puisse les user, ses chaussures auront besoin d'être changées. Thomas voudra explorer le monde... faire du sport... grimper des montagnes! Mountain Équipement Co-op sera là pour lui, comme il l'a été depuis quarante ans pour tous ceux qui voulaient profiter des activités de plein air. Au départ, l'idée est venue d'un groupe de 4 personnes exaspérées par les coûts exorbitants de l'équipement d'escalade. Pendant trois ans, la coopérative a été gérée uniquement par des bénévoles. Au fil du temps, on a élargi la gamme de produits allant du vélo au ski de fond. Aujourd'hui, on peut dire que l'entreprise est prospère avec un chiffre d'affaires de 261 millions et 3,3 millions de membres.

Bien que l'activité physique soit un élément motivant pour Thomas, ses études occuperont une grande place pendant un bon moment. Les livres, le matériel scolaire et l'ordinateur finissent par coûter cher. C'est pourquoi il achètera tout ce dont il a besoin à la coopérative de son école, membre de COOPSCO.

Coopsco compte 15 librairies agréées et regroupe plus de 60 coopératives en milieu scolaire, totalisant 100 points de services dans des écoles secondaires, collégiales et universitaires. La première a vu le jour en 1944. Ces coopératives rejoignent près de 300 000 étudiants au Québec. Mais le réseau COOPSCO, c'est bien plus que des produits et services. C'est aussi une mission de sensibiliser et de mobiliser les jeunes à la coopération.

De la maison à l'école, de l'école à l'aréna ou au terrain de soccer, des déplacements sont à prévoir. No problémo! Taxi-Coop, un regroupement de plusieurs propriétaires de taxi, offre des services dans plusieurs municipalités. Lors d'une balade nocturne, Thomas apprendra qu'à Montréal, en plus des déplacements, ils font de la livraison de colis, du déverrouillage de portières et du survoltage (boost). Super! Surtout qu'il prévoit s'acheter sa première voiture sous peu.

En passant, où croyez-vous qu'il fera le plein d'essence? Chez Sonic, évidemment! Cette filière de La Coop Fédérée a une flotte de 110 camions, possède 185 stations-services et distribue près de 900 millions de litres de diesel, d'essence, de mazout, de propane, de graisse et de lubrifiant. En utilisant leurs produits et services, vous encouragez une entreprise entièrement québécoise, appartenant à des milliers de producteurs agricoles québécois, membres de près de 100 coopératives agricoles. C'est la plus importante pétrolière indépendante du Québec.

La Coop fédérée a quatre grands secteurs d'activités :

  1. Secteur agricole : Le plus important fournisseur de semences, de produits de protection des cultures et de fertilisants au Québec.
  2. Quincaillerie et machines agricoles : Dessers près de 180 quincailleries sous la bannière Unimat et La Coop partout au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick.
  3. Secteur énergie : Distribue ses produits pétroliers sous la bannière Sonic.
  4. Transformation de viande : Plus de 80 000 millions de poulets, 4 millions de dindons, et 5 millions de porcs sont traités annuellement dans les usines d'Olymel, une filiale de La Coop Fédérée.1

De fil en aiguille, notre jeune ami se trouve un premier emploi comme reboiseur. Au Québec, 45 coopératives forestières sont réparties dans les régions où il y a un pourcentage élevé de forêts. En 2005, elles ont collectivement planté plus d'un milliard d'arbres en forêt publique québécoise2. Depuis quelques années, elles travaillent en étroite collaboration avec SOCODEVI et mettent à profit leur compétence pour le développement de projets forestiers à l'international. Ce qui n'est pas pour déplaire à Thomas, qui apprécie grandement l'énergie investie dans la protection de l'environnement.

Graduellement, il s'aperçoit que ses pas le mènent vers plus d'autonomie. Un ami lui a parlé de l'ACEF, une association coopérative d'économie familiale qui accompagne sa clientèle dans l'élaboration d'un budget. On le conseille pour qu'il ne tombe pas dans le piège de l'endettement. Il aimerait bien voler de ses propres ailes, mais il n'est pas sûr que ses économies amassées à la Caisse Populaire Desjardins le permettent.

Le Mouvement Desjardins existe depuis 110 ans, offre 888 points de service et 2599 guichets automatiques, emploie 46 000 personnes et compte 5,6 millions de membres. Il occupe la première place en tant que groupe financier coopératif au Canada et la sixième à l'échelle mondiale. Les Caisses populaires contribuent à l'éducation coopérative, économique et financière de ses membres. La plus vieille activité éducative de ce réseau est la caisse scolaire, qui permet aux jeunes de découvrir la valeur de l'épargne.

Après un examen minutieux de sa situation financière, Thomas réalise qu'il a les moyens de partir en appartement. Pour se faire, il se tourne vers l'une des 1 250 coopératives d'habitation qui permettent à 27 500 ménages québécois de se loger adéquatement, à prix abordable. Il ne le sait pas encore, mais elles lui donneront également l'occasion de développer certaines compétences liées à l'entretien d'une maison. C'est ce qu'on appelle faire d'une pierre deux coups.

Une coopérative d'habitation, c'est un immeuble petit ou grand, neuf ou âgé – mais toujours rénové -, où habitent des personnes qui sont à la fois locataires de leur logement et collectivement propriétaires de l'immeuble. Certaines ont été créées pour des clientèles spécifiques : personnes âgées, familles monoparentales, immigrants, etc. Mais la plupart n'ont cependant aucune vocation particulière.4

Dans le dédale de ses activités qui l'amènent parfois à trinquer avec quelques amis, Thomas découvre la Blanche de Trois-Rivières des Frères Houblon, et la brasserie La Barberie, une coopérative de travail qui en fait boire de toutes les couleurs. Peut-être n'est-il pas encore fin connaisseur, mais il sait apprécier le bon goût coop., qui prône la consommation responsable : Boire moins, mais bien. Principe qu'il applique à tout ce qu'il ingère.

D'ailleurs, depuis qu'il a une petite amie, il se préoccupe de plus en plus de son épicerie. C'est que mademoiselle s'est mise en tête de lui apprendre à cuisiner. Ensemble, ils réalisent que les tablettes du supermarché regorgent de produits qui viennent d'une coopérative. Quelques petits clics sur le web les ont conduits vers Agropur et Nutrinor pour les produits laitiers; Citadelle pour les produits d'érable; Olymel, Lafleur et Flamingo pour le porc et la volaille, de même qu'Exceldor pour les poulets et les dindons.

Agropur, c'est, entre autres : Québon, Natrel, Yoplait, Olympic et Sealtest. Cette coopérative agroalimentaire a près de 75 ans d'existence et regroupe 3 349 producteurs laitiers. Plus de 3,6 milliards de litres de lait sont transformés annuellement dans ses 27 usines. Elle participe également au développement économique et social de plusieurs dizaines de villes et effectue des dons à divers organismes, dont le Club des petits déjeuners au Québec.5

Puisqu'on parle de bouffe, il ne faudrait pas oublier les coopératives d'alimentation, comme la Coop de Ste-Foy qui opère sous la bannière IGA. Cette coopérative de consommateurs adhère au programme Saveurs d'ici6, initié par la Fédération des coopératives d'alimentation du Québec. Ce programme vise à encourager l'achat de produits d'ici qui profiteront aux producteurs et transformateurs d'ici. En d'autres mots, si chaque famille dépensait 20 $ par semaine à l'achat de produit québécois, il se créerait 100 000 emplois au Québec.

Depuis que Thomas est membre de Cooptel, une coopérative en télécommunication, le monde est à ses pieds... d'où son intérêt pour SOCODEVI (Société de coopération pour le développement international), un réseau d'entreprises coopératives et mutualistes qui partage son expertise technique et son savoir-faire avec ses partenaires dans les pays en développement, afin d'y créer, protéger et distribuer la richesse. Depuis sa création, SOCODEVI a accompagné plus de 650 entreprises et organisations coopératives et mutualistes dans une quarantaine de pays en développement touchant ainsi plus de 12 millions de personnes. Son programme de stage permet à des jeunes de 19 à 30 ans de réaliser des stages de 6 mois à 5 ans afin de participer à des projets qui font vraiment une différence dans la vie des gens.

De nos jours, on dénombre des milliers de coopératives dans les pays du Sud. Elles produisent 72 % du blé, 43 % du soja, 39 % du lait, 38 % du coton et 21 % du café au Brésil. En Uruguay, c'est 90 % du lait, 34 % du miel et 60 % du blé national qui sont produits par des coopératives. En Inde, 100 000 coopératives laitières collectent chaque jour 16,5 millions de litres de lait de 12 millions d'agriculteurs membres... En Colombie, une coopérative du secteur de la santé occupe la deuxième place des entreprises en ce qui concerne le nombre d'employés7.

L'envie de se rendre utile auprès des moins bien nantis provoque un grand intérêt chez Thomas. Mais s'il veut partir l'esprit tranquille, il serait grand temps pour lui de s'inscrire à une coopérative de santé, ne serait-ce que pour y recevoir ses vaccins. En plus des services de médecine familiale, ces coopératives proposent des activités d'éducation populaire, tels des conférences sur le diabète ou encore des groupes d'activités physiques, comme les clubs de marche.

Pour que sa route soit longue encore, il pourra également ajouter à son bottin de ressources les coopératives de services à domicile, qui ont pour mission d'offrir une aide domestique et un service d'assistance à la personne, en cas de besoin. Lorsqu'il regarde la société vieillissante qui l'entoure, Thomas réalise qu'il lui faudra mettre toutes les chances de son côté s'il ne veut pas finir dans une coopérative funéraire avant son temps.

La Fédération des coopératives funéraires du Québec c'est :

  • 23 coopératives funéraires membres qui comptent plus de 100 points de service;
  • plus de 170 000 membres, plus de 500 employés et 315 administrateurs bénévoles;
  • un chiffre d'affaires consolidé de 36,7 millions et des actifs de 155,2 millions;
  • plus de 9 000 familles desservies par année.

Devenir membre d'une coopérative funéraire, c'est choisir une entreprise qui se distingue par son approche humaine et professionnelle. C'est aussi privilégier une organisation de chez nous, entièrement québécoise, porteuse de valeurs telles que l'entraide, la solidarité, l'équité et l'engagement dans le milieu. C'est finalement poser un geste concret pour que les profits générés par l'activité funéraire enrichissent notre collectivité et demeurent propriété de notre patrimoine local.

Ainsi rassuré sur son devenir post mortem, petit train ira loin pour Thomas et les siens. C'est qu'il en a fait du chemin depuis la garderie! Aujourd'hui, Thomas est un fervent adepte des coopératives. Lui qui se plait à dire « Voir, c'est croire! », ne se gêne pas pour vous en mettre plein la vue. C'est qu'il est convaincu qu'il n'y a rien de mieux que la coopération. Vous avez d'autres exemples à lui fournir pour garnir son coffre aux trésors? Faites les parvenir à : profil@fcfq.coop. Il nous fera plaisir de servir d'intermédiaire au bénéfice de tous nos lecteurs. C'est Thomas qui va être content !

Par Maryse Dubé
Image : Scott Maxwell

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  1. Tiré du site web de La Coop fédérée.
  2. Tiré du site web de la Fédération québécoise des coopératives forestières.
  3. Société de coopération pour le développement international.
  4. Tiré du site web de la Confédération québécoise des coopératives d'habitation.
  5. Tiré du site web d'Agropur.
  6. Saveur d'ici est un label que l'on retrouve sur les aliments produits ou transformés à faible distance de la coopérative.
  7. Tiré du site web eve.coop (EVE signifie Éditions vie économique, une coopérative de solidarité).

Commentaires (1)

Magnifique article! Très bien documenté avec un fil conducteur (l'histoire de Thomas) très intéressant. Merci pour le clin d'œil a la coop de Ste-Foy, une coop leader dans son secteur

Lucie Saint-Gelais, 24 janvier 2014

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